C'est hélas une idée reçue et une fausse idée d'ailleurs !
Le fait est que les télescopes de Schmidt-Cassegrain ont besoin d'une collimation très précise, qui n'est pas tant liée à la formule optique qu'aux exigeances de l'utilisateur ! Certes ces instruments requièrent une bonne collimation pour donner leur plein potentiel, mais c'est surtout parceque vous "pousserez" les grossissements ou en ferez une utilisation astro-photo planétaire haute-résolution qu'il faudra bien les collimater...
On critique parfois ces tubes en disant qu'il faut régulièrement (ou tout le temps) les collimater mais en fait non, ces instruments sont généralement utilisés pour de très forts grossissements, c'est cette utilisation exigeante qui implique de les collimater avec précision. Cela n'en fait pas des instruments particulièrement prompts à une collimation fréquente, du moins pas plus qu'un Newton ou qu'un Maksutov-Cassegrain.
Quelques points à noter concernant les "généralités" (même si c'est mal de généraliser ;-)) ) :
- Un Maksutov-Cassegrain ne se collimate pas :
Vrai et faux ! bien sûr : toute optique se collimate ! Mais les Mak Sky-Watcher (type Gregory) par exemple, ne peuvent pas être collimatés par l'utilisateur, aussi doivent-ils être parfaitement collimatés avant expédition (nous les vérifions) et dans le temps, si une collimation est nécessaire, il vous faudra le retourner à l'importateur (prenez contact avec nous le cas échéant !) L'avantage pour vous ? à priori la collimation étant stable dans le temps, vous n'aurez pas à vous en préoccuper ! (gain de temps et facilité d'utilisation) - Un Schmidt-Cassegrain se collimate sans arrêt :
Vrai (pour les vieux modèles),... mais faux ! Les vieux modèles possédaient des supports de miroirs primaires en plastique qui imposaient des collimations fréquentes et déplorables. Les modèles actuels disposent de supports de miroirs secondaires en métal (le modèle compatible Fastar/Hyperstar) infiniment plus stables et permettant une collimation précise et fine. Si votre télescope est ancien et possède un support secondaire en plastique, une upgrade très intéressante est d'installer un support compatible Hyperstar de Starizona, qui est en métal et vous offrira un excellent instrument même si vous n'utilisez pas d'Hyperstar, par le simple fait qu'il est en métal :-) - Un Schmidt-Cassegrain c'est compliqué à collimater :
Vrai : pour les anciens modèles avec support secondaire en plastique. Faux pour les nouveaux modèles avec support en métal et il n'y a que 3 vis de collimation, à comparer à la quinzaines d'ajustages possibles d'un télescope de Newton (primaire, position et orientation du secondaire, araignée, orthogonalité du porte-oculaires...) - Un Ritchey-Chretien c'est mieux et plus simple à collimater :
Faux et archi-faux ! C'est un télescope véritablement complexe à collimater et avec de nombreux réglages possibles à plusieurs endroits sur le tube ! Si vous pensez qu'un Schmidt-Cassegrain est compliqué à collimater, alors vous vous arracherez tous les cheveux à collimater un RC !!! - Un Newton se collimate facilement ?
Vrai et faux (hélas...) tout dépend de ce qu'on entend par collimation... Pour une utilisation visuelle ciel profond "basique" la collimation d'un Newton est un jeu d'enfant avec un simple laser en 5 minutes... Pour une utilisation ultra-performante à la limite de la diffraction en photo planétaire par exemple, l'exercice est de très haut vol voire quasi-inatteignable selon la qualité mécanique du tube ! - Il y a de très bons Schmidt-Cassegrain et de très mauvais ?
Personnellement je ne suis jamais tombé sur un très mauvais tube, autrement dit un "cul de bouteille" comme on dit vulgairement. Par contre oui je suis tombé très fréquemment sur des instruments mal (très mal) collimatés. Les performances sont alors réellement mauvaises et l'utilisateur voudra changer de télescope... alors qu'un simple réglage le transformera en une petite bombe !! La formule optique des Schmidt-Cassegrain ne les aide guère à "briller" sur de nombreux points, mais ce sont des télescopes exemplaires par leur facilité d'utilisation, leur praticité, leurs rapport performances/prix et leur grande ouverture eu égard à leur encombrement/poids. Cette formule optique a plusieurs dizaines d'années et pourtant ces tubes restent parmi les plus vendus et appréciés !
La réponse n'est hélas jamais "simpliste" ni jamais aussi triviale qu'on pourrait le souhaiter ! Dire qu'une collimation est facile (ou complexe) reviendrait à dire "la mécanique c'est simple"... hélas cela n'a pas de sens...
Le tube est-il bien collimaté à la livraison ?
La collimation est généralement bonne en sortie de carton, mais le transport peut avoir "dégradé" ce réglage, ce qui est normal vu les "claques de transport" et hélas une réalité. De même au cours du temps, la collimation est à faire (refaire) du fait de l'évolution des matériaux (en fonction de la température, les matériaux "bougent" se dilatent, se contractent) et du fait des divers transports et manipulations. Il sera donc nécessaire de la refaire de temps en temps en fonction des performances constatées / souhaitées.
Néanmoins une maxime importante à ne pas oublier ! On ne pas répare pas ce qui fonctionne : on ne tente pas de collimater un Schmidt si on n'est pas absolument sur de l'opération, et si les performances ne sont pas visiblement dégradées.
Enfin, une collimation est généralement de l'ordre d'une fraction de tour sur une vis de collimation, rarement plus. Cela doit être fait avec parcimonie...
Comment savoir si je dois collimater mon télescope ?
Lorsque vous effectuez la mise au point fine de votre télescope sur une étoile, vous devez voir se former une série de cercles concentriques liés à la diffraction. Ces cercles doivent être bien uniformément éclairés et répartis géométriquement. Si vous voyez clairement une différence notable et un décalage des cercles ou même de l'ombre du secondaire (décollimation importante), alors votre télescope doit être collimaté ! Voyez les différentes pages Web et tutoriels sur YouTube pour vous aider (page de Thierry Legault par exemple !)
Un télescope décollimaté n'est pas nécessairement inutilisable !!!!
Oui cette assertion peut paraître choquante... mais elle est un stricte reflet de la réalité :
- Si vous utilisez votre télescope à des grossissements très faibles par exemple avec un oculaire grand champ de 30mm, vous n'avez pas besoin d'un réglage parfait. Voyez en fonction de ce que vous pouvez "tolérer" et dites-vous qu'un réglage de 2h pour une observation grand champ n'a pas beaucoup de sens...
- Si vous utilisez votre télescope au grossissement résolvant et au delà, ou pour de l'imagerie planétaire, oui il vous faut une bonne collimation, voire parfaite !
- Il m'est arrivé de regarder dans des instruments fortement décollimatés et les utilisateurs le trouvaient très bien comme cela... même s'il faut avouer que les performances étaient réellement médiocres...
Quels outils ?
Pour bien collimater un Schmidt-Cassegrain, notre expérience nous a montré qu'une étoile artificielle de 9 microns est le meilleur outil possiblement utilisable. A placer à une trentaine de mètres du télescope et à collimater en début de nuit par exemple. Les détracteurs de cette solution avancent qu'un télescope orienté à l'horizontal n'est pas aussi bien collimaté dés lors qu'il est pointé sur le ciel (flexions instrumentales, optiques etc...). Si cette thèse est aisément compréhensible quand on y réfléchi, elle est aussi relativement aberrante :
- Si votre télescope se décollimate en changeant d'angle de pointage (Go-To) alors vous allez "galérer" !!! Les vieux Schmidt avec support secondaire plastique sont parfois dans ce cas ! Le miroir primaire peut aussi avoir un "flop" très important (jeu du baffle) auquel cas... peut être serait-il temps d'en changer ou de l'utiliser à des grossissements moindres et sans contraintes.
- Un Schmidt-Cassegrain moderne sera collimaté presque parfaitement avec une étoile artificielle à l'horizontal et la perte engendrée par l'angle de pointage sur le ciel sera nettement moindre que les effets d'une collimation approximative sur une étoile turbulente et difficile à interpréter !
- Si vous êtes à des niveaux d'exigence très élevés, terminez la collimation sur une étoile proche de la planète juste avant vos prises de vue ! On parle ici d'un ajustement d'un vingtième/trentième de tour ou même une flexion de clé Allen sur une vis de collimation !!!
Les Bob's Knobs ou autres vis de collimation moletées sont intéressantes sur un plan pratique mais très déconseillées en termes de précision. Quand on parle d'une flexion de clé Allen pour une vis de collimation, il est inimaginable d'obtenir cette précision avec une vis moletée à la main... Nous proposons des vis de collimation pour Celestron XLT ainsi que des vis de collimation pour Celestron EDGE-HD !
Les laser de collimation ne peuvent rien pour vous car trop complexes trop imprécis et inadaptés globalement aux SCT. Certains systèmes existent avec de multiples points et figures de diffraction mais la quantité de matériels, le prix et la complexité sont à notre avis rédhibitoires !
Pour apprendre comment collimater votre télescope Schmidt-Cassegrain, cliquez-ici !