Une question très fréquente que nous recevons à propos des caméras est du type "ma caméra n'a pas une bonne résolution, je ne vois rien" ou encore "le rendement de la caméra est mauvais" ou bien "je n'atteind qu'un très faible nombre d'images capturées" ou encore "ma caméra ne fonctionne pas aussi bien qu'elle le devrait, je demande un SAV".

La première question à se poser sera plutôt : Qu'est ce qui défini les capacités et performances d'une caméra ?

• le rendement quantique (taux de conversion des photons en électrons avant lecture de la matrice).
• la capacité photonique (la quantité d'électrons contenue dans un photosite au maximum).
• la résolution (quantité et dimension des photosites de la caméra).
• le bruit (de plusieurs natures, et qui dégrade l'image, qu'il faut souvent interpréter avec des pincettes selon les caractéristiques indiquées par les fabricants)
• le type de refroidissement (pour les caméras spécialisées ciel-profond car relativement inutile en imagerie planétaire).
• le type de liaison informatique (USB 2.0 ou 3.0...) qui détermine la quantité d'images que la caméra est capable d'envoyer par seconde à l'ordinateur

C'est un peu simplifié bien sûr, mais cela permet de comprendre que la caméra, à priori, et si son électronique est conforme à ses spécifications, a des performances facilement comparable avec d'autres caméras et pourra être choisie selon ces critères de performances et en fonction du prix bien entendu

Qu'est ce qui dégrade les performances ?

Si l'on part du principe que la caméra fonctionne correctement, il est important de comprendre quels sont les facteurs qui peuvent malgré tout diminuer (parfois largement) ses performances effectives.

En effet les facteurs extérieurs sont "légion" !!

• Bien souvent il s'agira de problèmes optiques : mauvaise collimation, chaine optique non adaptée, trop de focale (ou pas assez) ou mauvais accessoires, filtres inadaptés ou filtre manquant, etc...) il est crucial que la chaîne optique soit la plus "parfaite" possible, ou du moins, la plus parfaitement adaptée à l'objet que vous souhaitez imager.
• Les logiciels de capture sont complexes à utiliser et parfois il s'agira d'un problème de réglages (de très nombreux paramètres influent sur l'image et sa qualité pendant la capture)
• Mais aussi et hélas souvent ignoré, quoique le plus fréquemment rencontré, le problème de la puissance de l'informatique avec par exemple un PC trop peu puissant.
• Les autres problèmes du type câbles de mauvaise qualité, défaut d'alimentation, mauvais ajustage ou gestion de la température (pour les caméras refroidies) sont importants à vérifier.
• Négliger le traitement d'images, que ce soit en imagerie planétaire ou en imagerie du ciel profond c'est aussi rater 80% du travail ! L'image produite en vidéo pour les planètes ou sous forme d'images "brutes" en imagerie du ciel profond est totalement insuffisante ! La production d'une seule image nécessite des "montagnes" de travail parfois dans plusieurs logiciels avec des heures de calculs et des réglages précis. Un mauvais paramètre quelque part et toute l'image sera à refaire !
• Enfin et peut être avant tout : la qualité du ciel !!! Si la turbulence atmosphérique est trop importante, vos images planétaires ne seront pas bonnes ! Si le ciel est trop pollué, l'imagerie du ciel profond, surtout des objets stellaires type galaxies ou amas, sera compliquée voire impossible. L'utilisation de filtres adaptés est cruciale !

Une caméra n'est PAS une solution commplète !

Pour résumer en quelques mots, les performances d'une caméra pourrait être de 100%, si l'on n'a pas bien étudié l'ensemble de la solution d'imagerie ni adressé l'ensemble des facteurs dégradants autour de la caméra, la performance finale pourrait être de 3%. Il est donc absolument essentiel de se préoccuper de l'ensemble des facteurs et paramètres qui conduisent à la production des images.

Un dernier conseil ?

Conservez vos images brutes et films planétaires pour plus tard, car en progressant dans le traitement d'image on a parfois des surprises, reprendre un "vieux" film avec un meilleur logiciel ou de meilleurs réglages permettra souvent d'obtenir une meilleure image que celle qu'on a obtenue 3 ans plus tôt !